Novembre-Décembre 2024: Évangile du dimanche 1er décembre (1er Avent C)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (21, 25-28 et 34-36)
« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de
vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
Réflexion
Deux années de pandémie et une menace COVID qui ne faiblit pas, des inondations et des sécheresses à répétition, la guerre en Ukraine et l’embrasement du Moyen Orient, des étés 2022 et 2023 caniculaires suivi d’un été 2024 pourri, des feux de forêt, des tempêtes à ne plus finir, une crise socio-économique, énergétique, climatique, une insécurité qui provoque la peur de l’avenir, … serions-nous en train de vivre ce que relate l’évangéliste ?
En ce premier dimanche de l’Avent, le passage de Luc pourrait, à première vue, nous y faire penser et ainsi renforcer notre affolement et nos craintes paralysantes. L’objectif n’est pas celui-là, bien au contraire, car dans le même passage, Jésus nous parle bien de son retour à la fin des temps : « Quand ces événements commenceront à se produire, redressez-vous et relevez la tête car votre délivrance (de l’esprit mauvais ?) sera proche. »
Redressons-nous, osons notre foi, osons la proclamer, faisons preuve de résilience. Voilà le mot lâché : de son origine latine, le terme résilience a gardé son sens de « rebondir » : du verbe « resilio », littéralement « sauter en arrière », d’où l’expression : « capacité à rebondir ». Pour nous chrétien, « être résilient » c’est relever la tête, c’est croire que l’amour sera toujours plus fort que la mort, c’est autre chose que la peur mais c’est aussi répondre par un engagement. À son retour, le Christ veut trouver des femmes et des hommes debout, espérant son Royaume.
Mais il est vrai que notre espérance en ce Royaume de Dieu qui, soit dit en passant, se construit chaque jour et ne peut faire abstraction des événements que nous vivons actuellement. Des événements qui ponctuent notre histoire personnelle avec nos joies et nos peines, notre famille, l’Eglise, le monde dans lequel nous vivons. Je crois même que si elle veut exister, cette espérance, c’est dans cette histoire qu’elle doit s’incarner. Que signifierait notre réponse à la requête de Jésus si elle restait purement intellectuelle, théorique, formulée au fond d’une église. Mais quelle est notre
réponse ?
Jean-Yves Leloup écrit : « A l’époque où nous vivons, on est parvenu à un tel degré de tiédeur presque générale dans la sainte foi en notre Seigneur Jésus-Christ, à une telle insensibilité à l’égard de la communion avec Dieu, que vraiment, on peut le dire, on s’est éloigné presque totalement de la vraie vie chrétienne ». Ils sont nombreux les chrétiens d’aujourd’hui à dire que les messages de l’Eglise sont devenus incompréhensibles, dépassés, ringards. Mais c’est surtout notre éloignement qui rend ces messages incompréhensibles. Personnellement, j’essaie d’adhérer à la parole en mystère et poésie, parole qui réalise ce qu’elle dit à chacune des époques. Au niveau des mentalités, la compréhension religieuse n’est souvent que crispation sur un raisonnement et la cristallisation d’un besoin d’assise logique, sans ambiguïté. Or il s’agit parfois juste de se laisser mobiliser par la force de la parole, sortir de soi pour que l’amour puisse y entrer. Laissons-le agir et nous verrons notre confiance et notre joie grandir.
Le verbe s’est fait chair, il a habité (il habite ?) parmi nous et nous avons vu sa gloire. Non, le Verbe n’est pas un rêve mais une réalité tangible. Depuis plus de 2.000 ans, le temps de l’Avent, pendant ces quatre semaines qui nous préparent à Noël, nous est donné pour que nous préparions le retour du Fils de l’Homme, mais à la lumière du jour, dans la sérénité et l’espérance caractérisant tous les chrétiens de bonne volonté, à travers le monde que nous habitons et qui nous habite.
Prière
Seigneur Dieu, en ce début de l ’Avent, viens réveiller notre cœur alourdi, secouer notre désert spirituel.
Donne-nous d’écouter à nouveau les murmures de ton Esprit qui en nous prie, veille, nous donne sans cesse rendez – vous.
Ravive notre patience, notre attente, la vigilance active de notre foi afin de nous engager partout où la vie est bafouée,
l’amour piétiné, l ’espérance menacée, la femme ou l ’homme méprisé.
Seigneur, Dieu, en ce temps de l ’Avent, aide-nous à relever la tête, fais de nous des veilleurs de l ’ici et maintenant, préparant et hâtant l ’avènement de ton Royaume, celui du règne de l ’Amour.
Jean-Claude Simon
———————-
Archives années précédentes
Cliquer sur chaque année pour ouvrir l’article correspondant
Années A2013-20142016-20172019-20202022-2023 |
Années B2014-20152017-20182020-20212023-2024 |
Années C2015-20162018-20192021-2022 |