Septembre-Octobre 2024: Évangile du dimanche 1er septembre (22ème TO)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (7, 1-8;14-15;21-23)
En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats.
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Il disait encore à ses disciples, à l’écart de la foule : « C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses: inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »
Méditation
Cet été, un fait d’actualité a fait couler beaucoup d’encre : la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, et plus particulièrement un de ses tableaux, intitulé « Festivité », une adaptation du « Festin des dieux » de Jan van Bijlert, lui-même inspiré de la « Dernière Cène » de Léonard de Vinci. Merveille d’ouverture à la diversité et véritable hymne à l’amour universel pour certains, du plus mauvais goût, injurieux ou même blasphématoire pour d’autres, ce tableau a suscité maintes réactions des plus contradictoires.
Loin de moi l’envie d’entrer dans la polémique et de prendre parti pour l’un ou l’autre de ces points de vue et leurs nombreuses déclinaisons, mais cette histoire m’est naturellement revenue à l’esprit en lisant ce passage d’évangile. Qu’il est donc facile de jauger – et juger – les événements ou les personnes sur ce qu’on en perçoit de l’extérieur, et bien souvent d’assez loin… Jésus, lui, se fait notre tout proche, qui que nous soyons, et nous regarde tous avec les
yeux de son cœur, et Il nous invite à faire de même les uns pour les autres.
Seigneur, Tu ne cesses de nous rappeler que ce ne sont pas les apparences qui comptent, mais ce qui est dans le cœur des hommes. Tu nous invites inlassablement à dépasser nos réactions épidermiques et nos jugements à l’emporte-pièce pour oser nous engager avec confiance sur un chemin privilégiant l’écoute réelle et attentive, la bienveillance, le
dialogue fraternel et constructif. En ce temps de la reprise de toutes nos activités où les défis et rencontres ne manqueront pas, aide-nous à marcher sur ce chemin pas toujours confortable, mais qui mène de façon sûre à Ton Royaume.
Annick Sauvage
Juillet-Août 2024: Évangile du dimanche 4 août (18ème TO)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (6, 24-35)
En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
Réflexion
Petit déjà, je m’étonnais de ces paroles étranges quand je les entendais déclarées d’une voix forte par notre curé de l’époque. Je n’osais pas le dire mais je comparais le bon goût du chocolat (mon péché mignon) et celui de l’hostie que j’allais prendre à la communion. Et il n’y avait pas photo.
Plus tard je comprendrai qu’elles étaient également étranges pour les juifs du temps de Jésus et je lirai plus loin, dans l’évangile de Jean, que bien des auditeurs du Christ l’abandonnèrent après cette déclaration. Au point qu’Il demandera à ses apôtres, rapporte l’évangéliste : « Et vous, allez-vous aussi me quitter ? »
Aujourd’hui, dans le tourbillon de nos vies, se questionner sur quelle sorte de nourriture nous cherchons a de quoi étonner. Et pourtant c’est une question importante. Avons-nous faim uniquement de nourriture terrestre, comme cette foule qui poursuit Jésus parce que ce dernier l’avait nourrie de pains et de poissons en abondance ? Cherchons-nous le « vrai » pain, celui que Dieu seul peut donner ? Comprenons-nous l’initiative de Dieu en Jésus le Christ ? Voyons-nous assez le sacrement de l’eucharistie comme le lieu privilégié où Jésus se présente à nous en pain de vie ?
Aujourd’hui, je sais que pour recevoir cette nourriture spirituelle qu’est le Christ, je dois croire. C’est-à-dire reconnaître réellement que Jésus est l’envoyé de Dieu et accepter de se laisser « nourrir » par lui dans ma vie. Il m’inspire les gestes à poser, Il m’enseigne la bonne nouvelle à partager. Quand je prends le temps d’approfondir ma foi au Christ par la lecture des évangiles ou par d’autres livres se rapportant à sa vie, je sais que je me nourris aussi. Par mon travail et mes différents engagements, je crois qu’à toute femme et qu’à tout homme prisonnier de lui-même, Jésus donne sa parole
libératrice et son corps comme Pain de vie. Dieu nous appelle à être libres, à devenir des femmes et des hommes reflétant l’image et l’esprit de Jésus le Christ. Nous sommes invités à observer la force qui L’a fait vivre, l’espace qu’Il a ouvert. Nous avons à être réceptifs et libres, nous avons à accepter de vivre aujourd’hui et demain comme hier de la nourriture qu’Il nous offre en héritage. Il était, est et sera sur cette terre, pain et lumière. Il vit ici et en ce moment, connaissant nos peines et connaissant nos joies. Il n’est ni inaccessible ni au-dessus de tout, mais chemine avec nous sur les routes que nous empruntons. Il est aussi discret et banal mais aussi nutritif et indispensable que du pain.
Que ce pain partagé nous rende aptes au service de l’amour, que nous nous engagions dans le mouvement de son Esprit sur le chemin de la foi et de la persévérance. Puissions-nous, comme Jésus, tendre une main secourable à ceux qui tombent sans pouvoir continuer.
Prière
Seigneur Dieu, Tu as semé ta parole, donné ton Fils. Il est pain de vie pour le monde.
Nous Te prions : permets-nous de trouver la force d’aller le même chemin que Lui, d’être les uns pour les autres comme une semence qui meurt pour porter des fruits, nourrissants comme le pain.
Qu’ainsi nous puissions mener une vie heureuse.
Que ta parole entendue ensemble, le pain rompu les uns avec les autres en Eucharistie, soient pour nous, Seigneur Dieu, la preuve que Tu es proche, que nous sommes tes enfants nourris par Toi, aimés de Toi. Nous t’en prions, enveloppe-nous comme la lumière du jour, sois pour nous nourriture qui rassasie aujourd’hui et pour toujours.
Jean-Claude Simon
Mai-Juin 2024: Évangile du dimanche 19 mai (Pentecôte)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (15, 26-27 ; 16, 12-15)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
Méditation
« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière… »
Aaah, la Vérité… ! Nombreux sont ceux qui pensent la détenir, et affirment avec assurance telle ou telle « vérité » qui bien souvent contredit des « vérités » très différentes et diamétralement opposées, affirmées par d’autres avec non moins d’assurance, alors comment savoir qui a raison, où se trouve LA vérité…?
Toute jeune adolescente, alors que l’enseignement secondaire m’ouvrait au monde et me mettait en contact avec d’autres réalités, manières de penser et de vivre que celles que j’avais toujours connues et qu’enfant je croyais être les seules, cette question des « vérités » plurielles me taraudait, et particulièrement celle-ci : dans chacune des différentes religions qui existent sur Terre, il y a des gens très intelligents, de grands universitaires, et chacun est persuadé que sa religion est la bonne, alors puisqu’ils sont tous aussi intelligents les uns que les autres, comment savoir qui a raison… ?
Cette interrogation un peu inquiétante ne m’a jamais complètement quittée, et chaque fois que je méditais les récits de la Passion, je me sentais proche et solidaire de Pilate qui, poussé à le condamner à mort alors qu’il le croit innocent,
demande à Jésus :
« Qu’est-ce que la Vérité… ? » (Jn 18, 38)
Mais j’ai un jour réalisé que ce même Pilate, quelques instants plus tard et probablement sans en avoir conscience, apportera lui-même la réponse à sa question quand, présentant Jésus à la foule, il prononcera ces paroles :
« Voici l’Homme » (Jn 19, 5)
Et en effet, c’est bien ce qu’est Jésus : l’Homme avec un grand H, l’Humain parfaitement accompli, qui par toute sa vie, n’a cessé de rendre témoignage à la Vérité de l’Homme , telle qu’elle nous est révélée dès le premier chapitre de la Genèse : Être à l’image et à la ressemblance de Dieu-Amour (Gn 1,26-27), tout entier tourné vers Lui (Jn 1,1), n’ayant pas d’autre raison de vivre que de vivre de Son Amour et de le manifester à toute la Création, et plus particulièrement à ses frères humains (Jn 15, 12-13).
Là est la seule entière Vérité : l’Amour est le principe fondamental de nos vies. Et toutes les autres « vérités » qui émaillent et rythment nos existences, qui sont partielles, contextuelles, et varient en fonction des différents points de vue, ne doivent jamais l’occulter ni nous en détourner.
Seigneur Jésus, vrai Homme et vrai Dieu, renouvelle-moi chaque jour le souffle de Ton Esprit Saint, Esprit d’Amour et de Vérité, qu’Il me comble de ses dons, et donne-moi de les recevoir et d’en user toujours avec gratitude et humilité.
Annick Sauvage
Mars-Avril 2024: Évangile du dimanche 3 mars (3ème de Carême)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (2,13-25)
Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »
Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment.
Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? »
Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.
Réflexion
Cette intervention de Jésus, soulevée certes par une « sainte » colère a de quoi nous surprendre. Quoi ? Voilà le doux, le tendre, armé d’un fouet renversant les tables et chassant les marchands avec leurs bœufs, leurs brebis et jusqu’aux innocentes colombes. Voilà bien un spectacle surprenant qui n’a sans doute pas manqué de susciter des commentaires passionnés.
Pourquoi ce subit accès de colère de Jésus ? Veut-il reprendre à son compte les protestations de bon nombre de prophètes avant lui. Ceux-ci supportaient mal que l’on puisse, déjà à l’époque, utiliser, sinon détourner les manifestations religieuses des croyants à des fins commerciales ?
Peut-être mais ce qui me semble certain aujourd’hui c’est que Jésus veut nous ouvrir des horizons nouveaux : Dieu n’est pas à enfermer dans les églises, aussi belles soient elles. C’est la création tout entière, c’est toute la vie des hommes et des femmes qui devait, qui doit et qui devra être ouverte à l’expérience de Dieu.
L’humanité de Jésus est le lieu de la présence, de la manifestation de Dieu au cœur du monde. Dieu est à rencontrer en plein cœur de nos projets, de nos difficultés, de nos espoirs. Et pourtant nous voudrions, comme les juifs de l’époque, « localiser » Dieu en un lieu déterminé qui ne prête à aucune discussion. Nous voudrions et sommes prêts à payer pour ça un Dieu qui s’impose sans qu’on ait besoin de le chercher ou un Dieu qui explique les guerres et les famines et surtout qui calme nos inquiétudes.
Quant à Jésus, il bouleverse, « renverse », toutes les règles morales en vigueur en déterminant un nouveau mode de relation non seulement entre l’individu et Dieu mais surtout entre les individus eux-mêmes pour annoncer une nouvelle manière de vivre dans la maison du Père : l’amour de Dieu qui se rencontre (ou non) là où l’on vit et à l’époque qui est la nôtre. Une foi, une pensée branchée sur la parole intérieure de l’évangile, en communion discrète mais puissante, une pensée hors vérité toute faite en quête de Dieu. Dieu est là où une fraternité profonde et universelle s’exprime. Il est là au sein de nos communautés qui naissent, croissent et se défont pour renaître ailleurs, autrement. Il est là aux côtés de ceux qui luttent pour plus de démocratie, il est là dans toutes les guerres atroces. Mais il est là aussi dans les paysages qui nous enthousiasment, il est là dans nos églises quand nous sentons une brise légère nous invitant à prier.
Croire au Dieu révélé par Jésus ne signifie pas d’accepter tels quels les faits décrits par les évangélistes, mais bien d’adhérer aux messages que Jésus a exprimés. Les circonstances dans lesquelles ces messages ont été proclamés ont peu d’importance pour moi.
Les lieux, les époques, les temples, les circonstances historiques et géographiques tout au long de l’histoire de l’humanité, ne sont que des cadres où Dieu se révèle. Ce qui compte c’est la parole qui est alors proclamée. L’essence du message est la signification qu’on lui donne et ce qu’il implique dans le comportement de chacun ici et maintenant.
Prière
Seigneur Dieu, tu as fixé parmi nous ta maison et partout où vivent des hommes et des femmes, tu es présent. À cette croyance, nous nous attachons fermement. Fais-nous donc respecter ta présence en chacune de nos relations et réveille en nous suffisamment de sagesse pour édifier ta cité sur terre, un monde habitable aujourd’hui et tout au long des jours.
Seigneur Dieu, nous Te demandons du pain et la paix. Ton fils Jésus est la réponse, il est pain pour la vie du monde, il est espoir pour instaurer la paix en ce bas monde. Puissions-nous trouver notre joie en cet Homme, que Tu nous as donné ici et maintenant jusque dans l’éternité.
Jean-Claude Simon.
Janvier-Février 2024: Évangile du dimanche 4 février (5ème TO)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (1,29-39)
En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.
Méditation
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies…
À la lecture de ce passage de l’Évangile, je me prends à rêver… Je voudrais tant que tu sois là, Seigneur ! Si Tu pouvais à nouveau, comme jadis, sillonner les rues de nos villes et villages, entrer dans les chaumières et pratiquer tes guérisons par milliers ! Si Tu le voulais, ne pourrais-tu revenir, guérir toutes les maladies, soulager toutes les souffrances… ? C’est d’ailleurs la réflexion de beaucoup : si Dieu existe vraiment, pourquoi permet-il tout cela, pourquoi ne revient-il pas et ne met-il pas fin, une fois pour toutes, aux maux et malheurs ?
Nous venons de fêter Noël, fête de l’Incarnation du Dieu d’Amour dans la chair de l’Humanité, et tu continues à attendre de lui un comportement de dieu antique ou de contes de fées… ? Allons, arrête de rêver ma fille, redescends les pieds sur Terre ! Cette capacité à soulager les souffrances, ne la cherche pas dans les nuages, Dieu l’a déposée en toi et en toutes les personnes dont le cœur sait se laisser toucher !
Et me revient ce passage du livre des Actes des Apôtres : « Gens de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » (Actes 1, v.11)
Dans l’évangile de Marc, après avois opéré un nombre impressionnant de guérisons en tous genres, Jésus convoque ses disciples et les envoie deux par deux expulser les démons et guérir les maladies. Aujourd’hui, nous qui sommes ses disciples, il nous envoie à notre tour et nous donne, aujourd’hui comme hier, mission de soulager du mieux que nous pouvons les souffrances de nos frères en humanité.
Seigneur, merci de me rappeler que Tu n’as pas de baguette magique, mais que Tu vis en nous, et que Tu as besoin de nos mains pour agir. Alors, trêve de rêveries et n’attendons plus, ouvrons nos yeux, nos oreilles et surtout nos cœurs pour discerner les besoins autour de nous, puis retroussons nos manches, et comme disait sœur Emmanuelle : Yalla !
Annick Sauvage.
Novembre-Décembre 2023: Évangile du dimanche 3 décembre (1er de l’Avent)
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (13,33-37)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
Réflexion
Ce sont les évangélistes Marc, Luc et Mathieu qui reprennent ce message adressé par le Christ à ses disciples réunis. Quand le Christ parlait à ses disciples de son retour à la fin des temps, il les prévenait comme il nous prévient encore aujourd’hui : « vous ne savez pas quand viendra le moment ! ». Cette ignorance, cette incertitude, paraît une condition « sine qua non » pour une bonne préparation à la venue du Seigneur. Nous ne savons pas quand il vient et il peut nous surprendre à tout moment et là où on ne s’y attendait pas. Dans la liturgie des quatre dimanches qui précèdent la Noël, l’Eglise veut nous aider à nous tenir « éveillés » pour vivre l’essentiel : fêter la naissance du Christ mais aussi à nous préparer au retour définitif du Christ à la fin des temps. Ainsi donc pour nous croyants, c’est une véritable chance qui s’offre à nous. Durant la période de l’Avent nous sommes invités à faire sauter en nous toutes les barrières de la routine, nous libérer, ouvrir notre cœur … pour accueillir Celui qui ne cesse de venir.
Cette réflexion m’amène à une autre : suis-je capable d’attendre, dans ma vie, dans un monde constamment pressé, l’arrivée de Quelqu’un qui m’appelle à l’essentiel. Marc ne m’invite pas à regarder le ciel mais à intégrer une posture « d’éveillé » au cœur de ma liberté intérieure, là où Dieu m’appelle. Chacun d’entre nous, je pense, connait ces heures de
grâce où retentit une parole de Dieu nous provoquant à des choix dont dépend notre destinée. Suis-je prêt à attendre et entendre l’heure de la visite du Seigneur dans ma vie faite de rendez-vous manqués ou réussis avec le Christ. Heure de grâce, oui sans doute, mais aussi parfois heure de crise, car il faut séparer la paille et le grain, savoir brûler ce qui est destiné à brûler et engranger ce qui est destiné à me nourrir. À des moments de doute ou encore de réels désespoirs pour ce que j’avais à vivre, je sais aujourd’hui que le Christ était là mais je ne pouvais pas, ne voulais pas le reconnaitre. C’est pour moi la grande originalité du message évangélique que d’être invité à croire que, dans la condition humaine la plus noire, la plus abandonnée, le Christ est à nos côtés. Mieux, ce sont ces événements qui deviennent lieux privilégiés de la rencontre de Dieu et de l’homme.
Jésus n’y échappe pas lorsque, cloué sur la croix, il crie : « Père pourquoi m’as-tu abandonné » pour se reprendre après : « je me remets entre tes mains ». Ce sont dans ces événements, éprouvant la « mort » de Dieu dans nos existences que se révèle la proximité divine totalement inattendue, non comme une réalité étrangère à nos vies mais comme une force de « résurrection ». Il y a dans la révélation de Dieu au monde, un aspect proprement déroutant, tragique même, qui ne tient pas seulement du refus de l’homme à se tenir « éveillé » mais aussi dans l’omniprésence de Dieu.
Aujourd’hui, je découvre qu’espérer le retour de Dieu, rêver d’une Eglise sainte et vraie n’est pas suffisant mais qu’il me faut croire à la présence de Dieu au cœur de chacun. Cette croyance est faite de gratitude : « merci mon Dieu de ta présence à mes côtés, quoi que je fasse ». Il ne s’agit pas seulement de produire de l’espérance mais bien de ressentir des résultats déjà produits. Jésus avait cette clarté : avant chaque miracle, Il remerciait son Père « à l’avance » de ce qu’Il allait produire. Il était si « certain » de sa relation avec son Père, que toutes ses pensées, paroles et actions reflétaient sa conscience de Dieu au cœur de chaque femme et chaque homme, hier, aujourd’hui et demain.
Prière
Seigneur Dieu, en ce début de l’Avent, viens réveiller notre cœur alourdi, secouer notre désert spirituel.
Donne-nous d’écouter à nouveau les murmures de ton Esprit qui en nous prie, veille, nous donne sans cesse rendez-vous.
Ravive notre patience, notre attente, la vigilance active de notre foi afin de nous engager partout où la vie est bafouée, l’amour piétiné, l’espérance menacée, la femme ou l’homme méprisé.
Seigneur, Dieu, en ce temps de l’Avent, fais de nous des veilleurs de l’ici et maintenant, préparant et hâtant l’avènement de ton Royaume, celui du règne de l’Amour
Jean-Claude SIMON