L’année écoulée restera certainement dans les mémoires
comme celle de la pandémie du coronavirus.
Mais au niveau de la vie de l’Église, elle n’a pas été que cela.
Nous l’avons parcourue avec notre évêque.
Quels sont les événements au niveau de l’Église universelle qui vous ont marqué en 2020?
Je pense d’abord à l’exhortation apostolique du pape sur l’Amazonie intitulée Querida Amazonia (Bienaimée Amazonie), à la suite du synode d’octobre 2019. Il y parle des enjeux écologiques dans cette région, mais aussi de l’engagement de l’Église locale face à une population déracinée. Je me souviens aussi des images du pape le 27 mars dernier sur la Place Saint-Pierre déserte sous un ciel de plomb. Tout seul en prière devant le crucifix, il a actualisé la passion du Christ dans les circonstances de la pandémie actuelle. Et n’oublions pas l’encyclique Fratelli Tutti (Tous frères) qui propose une réflexion sur l’universalité de la fraternité.
Une dernière chose qui concerne le pape, dont on a relativement peu parlé dans les médias: l’ouverture de l’année Saint-Joseph qui a commencé le 8 décembre 2020, fête de l’Immaculée Conception. Dans sa lettre apostolique publiée à l’occasion, François compare le travail de saint Joseph à celui de tous ceux qui sont efficaces aujourd’hui pour lutter contre le coronavirus, sans être des vedettes.
Et au niveau de la vie de l’Église en Belgique?
Je voudrais citer la publication récente du rapport 2019 sur la vie de l’Église dans notre pays. Il est encourageant et montre bien comment l’Église est engagée de manière concrète dans toutes les étapes de la vie humaine. Les chiffres au niveau de la fréquentation des offices religieux sont restés stables.
Que s’est-il passé dans notre diocèse en 2020?
Il y a eu d’abord le renouvellement de la curie diocésaine avec la nomination d’un nouveau vicaire général et la restructuration de certains vicariats. Nous avons même créé un nouveau vicariat qui concerne l’accompagnement des acteurs pastoraux. Cela a déjà donné assez de dynamisme avec des équipes renouvelées, de nouvelles compétences.
Ensuite, il y a aussi la manière dont nous avons vécu et géré la crise du coronavirus. J’ai publié des lettres pastorales et d’autres messages. Les vicariats ont été inventifs et créatifs. Nous avons, par exemple, proposé des documents pour compenser l’interdiction de célébrer en public.
Je n’oublierai pas la publication d’un nouveau dépliant pour la préparation aux mariages, avec des commentaires et des propositions pour les animateurs.
On a eu aussi une ordination diaconale cette année et de nouvelles entrées au séminaire. Nous avons neuf séminaristes pour le moment, et nous accueillons régulièrement des prêtres qui viennent de l’étranger.
Quels sont les projets du diocèse pour 2021?
Le projet d’une dimension plus missionnaire dans la vie de notre diocèse, lancée en novembre 2019, a été freinée par les confinements, mais je voudrais le relancer dès qu’on pourra de nouveau se réunir. On pourrait mettre sur pied un groupe de travail qui y intégrera la dimension de transition écologique. Elle me tient fort à cœur. La réforme de la pastorale des jeunes, avec l’appui du Mouvement Eucharistique des Jeunes, sera certainement mise en œuvre en 2021. Et je ne voudrais pas oublier le renouveau de l’engagement social à partir de nouveaux bénévoles et de nouveaux projets, grâce au dynamisme du vicariat Évangile et Vie. Notre diocèse est très actif dans ce domaine.
L’Église en 2021 devrait-elle être différente de celle d’avant la pandémie?
l’Église est mise au défi de vivre avec plus d’intensité le sens de la foi, une foi parfois plus personnalisée, plus domestique ou en petits groupes. Notre Église est stimulée aussi à favoriser une solidarité accrue. J’espère que les conflits et les crises dans nos communautés puissent s’apaiser. On est chrétien dans la mesure où on témoigne de l’amour mutuel. Et puis, je vois qu’il y a des forces nouvelles qui arrivent: une nouvelle communauté de religieuses qui s’installera à Verviers, de nouveaux prêtres et laïcs qui s’engagent, la radio RCF qui se développe. Voilà des évolutions qui vont marquer l’Église de demain.
Que souhaitez-vous à nos lecteurs pour cette nouvelle année?
D’abord une bonne santé. Cette année, ce n’est certes pas une formule creuse mais un cri du cœur. Je les invite aussi à mieux apprécier la fraternité. On a été privé de contacts physiques, mais on peut vivre la rencontre à beaucoup de niveaux, notamment à l’aide de moyens techniques. Il s’agit aussi de mieux apprécier le lien à Dieu, comme ressource d’amour pour nos vies et notre monde, comme absolu qui nous anime, au-delà de nos faiblesses. C’est dans nos fragilités que nous découvrirons la force du message de l’Évangile et que nous ferons naître Jésus dans chacune de nos vies.
Propos recueillis par Ralph SCHMEDER