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Évangiles du mois 2014-2015-B

Novembre 2015: Évangile du dimanche 1er novembre: Fête de la Toussaint

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (10, 46b-52)

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne.

Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :

« Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.

Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

Méditation

« Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux »

Cette phrase a fait couler beaucoup d’encre et de salive, Seigneur. Certains ne la comprennent pas et se révoltent contre ce qu’ils prennent pour une consolation à bon marché qui renvoie dans l’après la promesse illusoire du bonheur, tromperie inventée par l’Église en complicité avec les puissants pour faire supporter et accepter aux pauvres leur statut social – on connaît la phrase célèbre de Marx : « la religion est l’opium du peuple »

Récemment, j’étais en voiture et cherchais à m’insérer sur une voie prioritaire. Il y avait pas mal de trafic, j’ai dû attendre assez longtemps avant de pouvoir m’engager et je m’énervais car j’étais assez pressée. Peu après, alors que je suivais la file, je remarque au loin un véhicule qui se trouve dans la même situation que celle que je venais de vivre. J’imaginais plus que je ne le voyais le conducteur en train de désespérer de pouvoir passer un jour tant il y avait de voitures qui défilaient devant lui. Alors j’ai progressivement ralenti, creusant un écart entre ma voiture et celle qui me précédait, et arrivée au carrefour, j’ai fait un appel de phares au conducteur pour lui signaler qu’il pouvait s’engager. Il m’a fait un signe de la main pour me remercier et est passé devant moi, ainsi que deux autres voitures qui le suivaient. Situation banale que beaucoup de conducteurs connaissent pour l’avoir vécue, d’un côté ou de l’autre. Je ne connais pas cette personne et ne la reverrai sans doute jamais, je n’avais donc aucun intérêt à lui faire plaisir. Au contraire, à première vue mon intérêt aurait été de garder ma priorité pour gagner un peu de temps. Pourtant, après avoir fait ce geste tout simple, j’ai ressenti une grande joie, qui a chassé le stress de l’attente et m’a mise de bonne humeur pour le reste de la journée. Et je t’ai senti en moi, qui me disais : « Tu vois, ce n’est pas compliqué, le Royaume des Cieux arrive grâce aux petits gestes que tu poses au quotidien, quand tu renonces à ce qui te revient de droit, quand tu te fais pauvre pour permettre à un autre d’exister, alors le Royaume des Cieux grandit dans ton cœur, et sans doute aussi dans le cœur de l’autre à qui tu fais plaisir et qui ne s’y attendait pas. Ce n’est pas une utopie illusoire, c’est bien réel, et ça commence ici et maintenant. »

Annick SAUVAGE

Octobre 2015: Évangile du dimanche 25 octobre (30ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (10, 46b-52)

En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin.
Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! »
Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! ». Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. ».
On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. »
L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.
Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? ».
L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! ».
Et Jésus lui dit: « Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.

Méditation

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Tu poses cette question à un aveugle et il te demande de lui rendre la vue. Oui, bien sûr ! C’est évident. Pas besoin d’un long discours pour expliquer ça, ça va de soi. Est-ce si sûr… ?

Il y a peu, tu avais posé la même question à deux de tes plus proches disciples, ceux qui te connaissent bien et que tu es en train de former pour la mission. Et au lieu de te demander de leur apprendre comment faire pour annoncer au mieux la Bonne Nouvelle, leur seule requête était une place d’honneur dans le Royaume ! Pourtant ils ne sont pas aveugles, eux, ils ont des yeux et sont toujours près de toi, ils devaient bien voir que tu passes ton temps à mettre les petits au même rang que les forts, les pauvres au même rang que les riches, les derniers au même rang que les premiers. Ils auraient dû savoir que dans le Royaume peu importe la place qu’on occupe parce que toutes les places sont des places d’honneur…

Bartimée, lui, bien qu’aveugle, semble voir plus clair qu’eux. Il est aussi plein de bon sens, alors il demande la seule chose dont il ait vraiment besoin, la seule chose qui lui permettra de retrouver sa dignité, de prendre sa vie en mains au lieu d’être obligé de passer son temps à mendier. Il ose te faire cette demande extravagante parce qu’il a confiance en toi, il croit que tu peux le sauver.

Et moi, quand je prie? Est-ce que je demande ce dont j’ai vraiment besoin en profondeur, ou est-ce que je m’en tiens au matériel et au superficiel ? Et est-ce que je crois vraiment que tu peux exaucer mes prières, que tu peux me changer et changer ma vie ?

Seigneur, souvent je suis comme aveuglée, je ne sais pas voir ce qui est bon pour moi. Ouvre mon cœur pour que je recommence chaque jour à te demander la seule chose qui compte vraiment : m’apprendre à aimer tous les hommes comme toi tu les aimes.

Ne laisse rien ni personne étouffer ce cri en moi qui monte vers toi, mais donne-moi l’audace et la confiance de Bartimée pour que j’ose te demander même ce qui paraît impossible, et croire que tu vas le réaliser.

Alors je me mettrai en route et j’irai vers mes frères avec la paix et la joie au cœur et tout au fond de moi résonneront ces paroles : « Va, ta foi t’a sauvée »

Annick SAUVAGE

Septembre 2015: Évangile du dimanche 13 septembre (24ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (8, 27-35)

En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples: « Au dire des gens, qui suis-je ?» Ils lui répondirent: « Jean le Baptiste; pour d’autres, Élie; pour d’autres, un des prophètes.» Et lui les interrogeait: «Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Pierre, prenant la parole, lui dit: « Tu es le Christ». Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre: «Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes.»

Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit: «Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. »

Méditation.

« Pour vous, qui suis-je ? »

Cette question que tu poses aux disciples, c’est à nous, à moi que tu la poses aujourd’hui.

Tu ne me demandes pas d’ouvrir le dictionnaire et de lire la définition qui figure en face de ton nom, ni de me faire une opinion basée sur tout ce qu’on dit de toi, non: tu me demandes une réponse personnelle: pour toi, qui suis-je ?

Pour moi…

Ce n’est pas simple de répondre, Seigneur. Parce que répondre, c’est accepter de me dévoiler, c’est risquer la fragilité. Une réponse personnelle, ça engage.

Pierre, le fougueux Pierre, te fait sans attendre une réponse grandiose: « Tu es le Christ »

Pour moi aussi, tu es le Christ.

Mais tu ne te laisses pas enfermer dans un mot, si beau soit-il. Tu sais que derrière un mot, chacun peut mettre ce qui l’arrange, consciemment ou non. Tu nous dis, à Pierre comme à moi, comme à nous tous aujourd’hui :

« ce que je suis pour toi, tu ne le découvriras qu’en me suivant sur le chemin de vie que je te propose, un chemin où l’amour a toujours la première place. Ce chemin sera traversé par des épreuves, parce que la vie est comme ça, mais si tu le veux je te promets de marcher toujours avec toi. Ce n’est que petit à petit, au fur et à mesure que nous cheminerons ensemble, et dans la mesure où tu te laisseras remettre en question par moi, que tu apprendras à renoncer à toutes les images que tu te fais de moi. Alors, tu comprendras qui je suis pour toi. Tu sauras que ta réponse ne peut pas tenir dans un mot, ni une phrase, ni même dans un livre. Ta réponse, ce sera le chemin que prendra ta vie ».

« Pour vous, qui suis-je ? »

Quelle réponse allons-nous lui donner ?

Annick SAUVAGE

Été 2015: Évangile du dimanche 19 juillet (16ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (6, 30-34)

Après leur première mission, les Apôtres se réunissent auprès de Jésus, et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux qu’on n’avait même pas le temps de manger.

Ils partirent donc dans la barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup les reconnurent. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.

En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de pitié envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger.

Alors, il se mit à les instruire longuement.

Méditation.

Tes disciples viennent de rentrer de mission et tu leur dis de se reposer un peu. C’est normal. Ils ont beaucoup travaillé, ils sont fatigués, ils ont besoin de repos.

Mais est-ce cela seulement que tu veux dire ? Ne faut-il pas chercher plus loin ?
Quel danger les guette ?

Tu leur as confié une mission importante, ils en sont conscients et veulent faire du mieux qu’ils peuvent. Ils ont réalisé de belles choses, ils sont heureux et fiers, et ils te racontent tout ce qu’ils ont fait. Mais à peine revenus, ils sont à nouveau sollicités de toutes parts, au point qu’ils n’ont même pas le temps de manger. Ni de faire le bilan de leurs actions. Ni de prier. Ni de rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’Il leur a permis de réaliser (risquant même d’oublier, à la longue, que c’est grâce à lui qu’ils ont pu faire tout ce qu’ils ont fait). Ni de puiser en Lui la lumière, la patience, l’amour, la confiance et la force nécessaires pour continuer.

Grisés par leurs récents succès, et face aux nombreuses tâches à accomplir, les disciples pourraient être tentés de continuer sur leur lancée, se donnant sans compter pour répondre au plus vite à toutes les demandes. Ils risquent alors l’épuisement, non seulement physique mais aussi spirituel. Grand est le risque de nous affadir si nous négligeons de venir recharger nos batteries à la chaleur de ton amour. Et si le sel perd sa saveur, qui la lui rendra?

Toi seul, Seigneur, peux nous garder savoureux comme le bon pain.

Comme à Marthe qui s’agite et s’affaire pour bien des choses, tu leur rappelles, tu nous rappelles qu’avant toute action humaine, la première chose à faire est de venir puiser à la source, prendre le temps de manger la vraie nourriture, le pain qui vient du Ciel, ta Parole de vie. Alors ils seront à même de continuer la route avec toi, et de t’aider à rassasier des foules affamées.

« Venez à l’écart », et non pas « Allez à l’écart » : le repos à l’écart, oui, mais pas n’importe comment, et pas tout seuls : leur temps de repos, tu les invites à le prendre auprès de toi : « Venez à moi, et vous trouverez le repos ».

Pendant ces vacances, je veux prendre du temps pour toi. Pour te parler, et surtout pour t’écouter. Pour être tout simplement avec toi.

Me ressourcer en toi.

Bonnes vacances à tous !

Annick SAUVAGE

Juin 2015: Évangile du dimanche 28 juin (13ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (5, 21-43)

En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre.

Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive.» Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet: «Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée.»

À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : «Qui a touché mes vêtements?» Ses disciples lui répondirent: «Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?”» Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci: «Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue: « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit: « Pourquoi cette agitation et ces pleurs? L’enfant n’est pas morte: elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la main de l’enfant, et lui dit: « Talitha koum », ce qui signifie: «Jeune fille, je te le dis, lève-toi! »

Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne; puis il leur dit de la faire manger.

Méditation.

28 ans que je fais ce métier.

J’en ai rencontré des malades, sur l’autre rive… Certains très atteints, au bout du rouleau, vidés. La médecine ne peut parfois plus rien. Sentiment d’impuissance. Tentation de se presser ailleurs en détournant le regard – à quoi bon ?… – laissant le malade seul avec sa souffrance, déjà mort.

Mais comme toi, par toi et avec toi, entendre le cri de cet homme, me laisser toucher par la détresse de cette femme. Les rejoindre dans leur désir de vivre.

Prendre le temps, m’asseoir un instant. Chercher un regard, caresser une main, risquer une parole. Des yeux s’illuminent, un sourire s’ébauche, un corps se redresse. Et leurs cœurs, comme le mien, sont tout brûlants. Tu es là, bien vivant, et tu nous aides à vivre ce que nous avons à vivre. Merci, Seigneur.

Annick SAUVAGE.

Mai 2015: Évangile du dimanche 10 mai (6ème de Pâques)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (15, 9-17)

Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.

Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure.

Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres.

Méditation.

C’était la veille de ta mise à mort. Tu partageais ton dernier repas avec tes disciples. Tu savais que tu allais bientôt être séparé d’eux. Tu leur as laissé tes ultimes recommandations, le plus important pour toi, ton testament. Il ne fallait pas qu’ils risquent de mal comprendre tout ce que tu leur avais dit au cours de ces trois ans de vie commune. Tu as voulu leur redire une dernière fois ce qui compte vraiment. Et pour être sûr qu’ils ne s’embrouillent pas dans de longs textes compliqués, qu’ils ne reproduisent pas les erreurs des Pharisiens et qu’ils retiennent facilement, tu leur as donné cet unique commandement qui rassemble tous les autres :

Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Comme c’est bon de lire ce passage de l’Évangile, Seigneur ! Bon de t’entendre me dire la grandeur, la longueur, la largeur, la hauteur, la profondeur, l’intensité de ton amour ! Comme ça fait du bien de lire ce débordement d’amour qui s’adresse à moi : dix fois le verbe aimer, conjugué à tous les temps, deux fois le mot joie et le mot amis, dans un si petit texte !

À la veille de la fête de l’Ascension, la liturgie nous donne à relire ce texte. Comme aux disciples, tu veux nous redire, au moment où nous célébrons ta montée vers le Père et notre envoi en mission, l’essentiel de ton message et la grandeur de notre vocation de Chrétiens :

Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés.
Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres.

Tu nous demandes de nous aimer de l’amour qui vous unit, le Père et toi.

Comme… – il y a plusieurs façons d’aimer : je repense à ce poème de PRÉVERT :
« Tu dis que tu aimes les fleurs, tu les coupes. Tu dis que tu aimes les poissons, tu les manges. Tu dis que tu aimes les oiseaux, tu les mets en cage. Quand tu me dis “Je t’aime”, j’ai peur… »
Toi, Seigneur, tu nous aimes d’un amour qui ne coupe pas, mais remet debout; qui ne dévore pas, mais donne la vie; qui n’enferme pas, mais rend libres.

Comme… – c’est parce que tu nous aimes que nous sommes rendus capables d’aimer à notre tour. C’est ton amour qui nourrit le nôtre. Si nous nous coupons de ton amour, nous ne pourrons aimer qu’à la manière, bien pauvre, décrite par le poète.

Merci, Seigneur, pour cette merveille, ce cadeau extraordinaire de ton amour pour moi. Aide-moi à ne jamais m’éloigner de toi, pour pouvoir aimer vraiment mes frères.

Annick SAUVAGE.

Avril 2015: Évangile du dimanche 12 avril (2ème de Pâques)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (20, 19-31)

C’était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit: « La paix soit avec vous! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau: «La paix soit avec vous! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie.» Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit: « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus.»

Or, l’un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient: « Nous avons vu le Seigneur! » Mais il leur déclara: « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit: «La paix soit avec vous! » Puis il dit à Thomas: «Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté: cesse d’être incrédule, sois croyant.»

Thomas lui dit alors: «Mon Seigneur et mon Dieu! » Jésus lui dit: «Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu.»

Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre.

Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

Méditation 

Les disciples ont verrouillé les portes car ils ont peur… On les comprend: leur maître vient d’être atrocement mis à mort après avoir subi un jugement injuste, été flagellé et traîné dans les rues sous les injures et les moqueries, ils craignent de subir le même sort…

Attentats, agressions, cambriolages, catastrophes naturelles ou non, disparitions inexpliquées… Moi aussi il m’arrive d’avoir peur, Seigneur, quand j’entends les infos… Alors, comme les disciples, je prends un maximum de précautions: assurances, alarmes, hauts murs, barrières solidement cadenassées, et pas question de laisser les enfants aller seuls à l’école, même si elle n’est qu’à 300m, au centre du village… Mais est-ce cela, vivre en paix ? Se terrer dans sa bulle, ne plus oser sortir ? Est-ce ce genre de ‘paix’ que tu proposes à tes disciples, que tu me proposes, Seigneur ?

Je relis: malgré ta mort sur la croix, malgré les menaces extérieures et les verrous sur les portes, tu es là, bien vivant au milieu de nous. Tu nous rejoins et nous accompagnes dans le quotidien de nos vies. Je te reconnais dans toutes ces personnes qui risquent des paroles et des gestes d’entraide en dépit du négativisme ambiant, et font grandir l’humanité. Et j’écoute à nouveau tes paroles: ‘La paix soit avec vous. De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie…’

Et je comprends que la vraie paix n’est pas donnée par des sécurités extérieures, mais par l’assurance de ta présence toujours avec moi. Qu’elle ne se construit pas par la fuite de l’autre mais dans sa rencontre. Que tu m’invites à ne pas la garder enfermée dans le cocon de ma maison, de ma communauté, mais à sortir et à la communiquer autour de moi. Donne-moi une foi assez forte pour oser faire sauter les verrous qui m’empêchent de vivre la confiance, qui seule apporte la vraie paix.

Annick Sauvage.

Mars 2015: Évangile du dimanche 8 mars (3ème de Carême)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (2, 13-25)

Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »

Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent: «Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi? » Jésus leur répondit: «Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai.» Les Juifs lui répliquèrent: «Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais !» Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.

Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.

Méditation.

La Pâque approche. Le peuple juif monte à Jérusalem pour fêter en présence de Dieu sa libération de l’esclavage (Ex 20, 2). Tu fais le chemin en compagnie de tes voisins et amis. 150 km entre Capharnaüm et Jérusalem. À pied. C’est long. Beaucoup, de condition modeste, ont fait de gros sacrifices pour pouvoir partir. Les congés payés n’existent pas. Le temps pour faire l’aller-retour, les jours passés sur place, représentent une perte financière lourde à porter. Sur la route, vous rencontrez des gens venus d’autres régions. On fait connaissance, on partage les vivres, on s’entraide. Une fraternité naît. La chaleur, la fatigue, les maux de pieds se font sentir, mais la perspective de la fête qu’on va faire ensemble aide à les supporter. Tu te réjouis de retrouver le Temple, lieu privilégié de la rencontre et du tendre échange avec ton Père, où petit, déjà, tu aimais t’attarder.

Quand enfin vous y arrivez, vous êtes assaillis par des marchands qui s’y sont installés, en ont pris possession et arrêtent votre élan vers le Lieu Saint. Ils utilisent les textes de la Loi pour en monnayer l’accès, qui ne peut se faire qu’au prix d’un sacrifice supplémentaire, qui ne fait plus sens. Et chacun de vanter les qualités de la plus belle colombe, celle qui pourra le mieux plaire à Dieu et s’attirer ses faveurs. Les gens n’osent pas protester. Les marchands s’enrichissent et les pauvres deviennent encore plus pauvres. Les puissants renforcent leur autorité et le peuple bien-aimé de Dieu, asservi par un carcan d’obligations parfois intenables, vit une religion de calcul et de peur. Ce qui devait être la belle fête du passage de l’esclavage à la liberté, devient la fête amère du passage obligé par des contraintes qui gâchent le plaisir de la Rencontre, au risque même que celle-ci, finalement, n’ait pas lieu… Comme je comprends ta révolte ! Avec toi, je veux protester, redire encore et encore que NON, la colombe ne se marchande pas : l’Esprit Saint, Don d’Amour de Dieu, est GRATUIT !

La fête de Pâques approche. Fête de l’Amour qui se donne éternellement pour que l’homme vive libre et heureux. Le temps du Carême nous invite à réfléchir à la façon dont nous la célébrons. Le Temple, c’est l’aujourd’hui de nos vies (1Co 3, 16-17). Comment l’habitons-nous ? En faisons-nous le lieu de la présence et du don gratuit de Dieu, ou l’occupons-nous en propriétaires confortablement installés, marchandant son Amour?

Loin de toute obligation, de ‘prix à payer’, le temps du Carême nous est offert comme un cadeau précieux, une respiration, où tu viens nous aider à purifier notre relation à Dieu, à nous-mêmes et à nos frères. Sachons le goûter, le savourer. Bon Carême à tous !

Annick SAUVAGE.

Février 2015: Évangile du dimanche 1er février (4ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (1, 21-28)

Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.

Méditation.

Quand j’étais étudiante, quelques profs m’ennuyaient un peu car ils donnaient leur cours sur un ton monocorde et peu convaincant, certains se contentant même de lire des notes tirées de livres d’auteurs, avec peu ou pas d’apport personnel. Mais il y en avait aussi, beaucoup plus nombreux heureusement, qui étaient passionnés par leur matière et en semblaient comme imprégnés en profondeur. Ils avaient une façon d’en parler qui captivait les plus tièdes, et nous étions tous suspendus à leurs lèvres. Si une question surgissait, ils y répondaient avec une aisance qui dénotait une parfaite maîtrise du sujet. Quand sonnait l’heure de la fin du cours, on était tout étonnés que le temps ait passé si vite, et presque déçus que ce soit déjà fini.

Tu es comme eux, Seigneur : tu portes la loi d’amour au plus profond de toi, elle est la substance même de ton être. Tu n’as pas besoin de scruter les Écritures et les commentaires des rabbins pour l’enseigner : il te suffit d’être toi, et tous ceux qui cherchent d’un cœur sincère à en vivre sont interpellés et émerveillés par tes paroles et ta façon d’être, car tout ce que tu dis, tu l’es et tu le fais.

Moi aussi, je suis dans l’admiration quand je contemple ta vie. Quand je t’entends répondre de manière lumineuse aux questions-pièges des pharisiens. Quand je te vois soulager et remettre debout tous les blessés de la vie qui croisent ton chemin. Quand je t’entends condamner inlassablement, jusqu’à y risquer ta peau, ceux qui interprètent la Loi en oubliant qu’elle n’existe que pour que les hommes vivent debout, libres et heureux. Oui, je t’admire et je mets ma confiance en toi. Depuis longtemps j’ai choisi de te suivre.

Mais te suivre est exigeant, Seigneur. Pour aimer mes frères il me faut renoncer à mon confort, à mes avantages. Ce n’est pas facile. Alors parfois, les voix de la paresse, de l’indifférence, du chacun pour soi, ont tendance à prendre possession de ma volonté. Elles essaient de me faire croire que le bonheur est dans les richesses du monde, le pouvoir et la notoriété. Elles me disent que je ferais mieux de ne pas t’écouter, et mon esprit est tourmenté, je ne sais plus très bien que faire. Je sais que tes paroles sont des paroles de Vie, mais en même temps j’ai peur de perdre ma tranquillité. Une partie de moi veut continuer à te suivre et l’autre freine des quatre fers, je suis divisée.

Heureusement tu n’es jamais bien loin, et quand je faiblis, tu viens à mon aide, tu imposes le silence à ces voix menteuses et tu les chasses de mon cœur.

Merci, Seigneur, de toujours veiller sur moi, et de m’aider à te suivre en chassant de mon esprit les fausses vérités qui troublent la pureté de ton message d’amour.

Annick SAUVAGE.

Janvier 2015: Évangile du dimanche 18 janvier (2ème TO)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (1, 35-42)

En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : «Voici l’Agneau de Dieu.» Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus. Celui-ci se retourna, vit qu’ils le suivaient, et leur dit: «Que cherchez-vous?» Ils lui répondirent: «Rabbi (c’est-à-dire: Maître), où demeures-tu ? »

Il leur dit: «Venez, et vous verrez.» Ils l’accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers quatre heures du soir. André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord son frère Simon et lui dit: « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit : le Christ) ». André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit: «Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Képha» (ce qui veut dire : pierre).

Méditation.

Je te suis depuis longtemps, Seigneur.

Quand j’étais petite, mes parents, mes catéchistes, mes profs de religion, les prêtres m’ont parlé de toi. Ils m’ont dit que tu étais le fils de Dieu, que tu m’aimais et que je pouvais te faire confiance, alors je me suis mise en route : par obéissance et aussi pour leur faire plaisir, sans trop savoir où ça me mènerait, j’ai commencé à te suivre, un peu machinalement…

– « Que cherches-tu ? »

Euh… je sais pas, moi… on m’a dit de te suivre, je te suis… mais, c’est vrai, ça… je cherche quoi, au fond… ? Et puis, qui es-tu au juste ? Il ne faut pas suivre des inconnus et je ne te connais pas vraiment : es-tu réellement le fils de Dieu ? Certains disent que tu n’es qu’un homme ordinaire, d’autres que tu es un simple prophète…Comment savoir, comment te connaître ? Dis-moi où tu crèches et je saurai qui tu es…

– « Viens, et tu verras »

Pas faux : rien de tel que d’aller voir de visu pour me faire une idée…

Alors, j’ai ouvert le Livre, et j’ai vu. Je t’ai vu soulager de nombreux malades, parler aux parias de la société comme à des gens importants, dénoncer les injustices partout où tu passais, manger avec les exclus, remettre à leur place les beaux parleurs. Je t’ai vu te réjouir avec les gens heureux, partager la peine de ceux qui pleurent et considérer chacun comme un frère. À ceux qui se croyaient inutiles, bons à rien, tu as rendu la dignité, rien qu’en écoutant ce qu’ils avaient à dire. À ceux que tous disaient perdus, tu as permis de prendre un nouveau départ. Je t’ai reconnu sur les chemins de ma vie, dans certaines personnes rencontrées, qui m’ont accueillie simplement, écoutée quand j’avais besoin d’être écoutée, qui m’ont aidée à tenir dans les difficultés, qui m’ont donné une parole de soutien et d’espérance, une parole qui m’a permis de reprendre courage, de me remettre debout. J’ai réalisé que ça fait du bien d’être avec toi. Et ça fait du bien de voir les autres heureux, on se sent plus heureux soi-même, et on a le cœur en paix.

C’est ça que je cherche : le bonheur et la paix du cœur, et tu m’as appris que c’est en aimant que je les trouverai.

Mais ce n’est pas facile tous les jours d’aimer comme toi, alors j’ai besoin de ton aide, j’ai besoin que tu sois là, toujours avec moi, pour me montrer le chemin et m’aider à aimer.

Je te suis depuis longtemps et au début je ne savais pas trop pourquoi, mais maintenant, je sais : c’est la vie avec toi, c’est TOI que je cherche, Seigneur.

Annick SAUVAGE.

Décembre 2014: Évangile du dimanche 7 décembre (2° Avent)

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (1, 1-8)

Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il est écrit dans Isaïe, le prophète: ‘Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin’. Voix de celui qui crie dans le désert : ‘Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers’. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Méditation.

Voix de celui qui crie dans le désert…

Quand on est perdu dans le désert ou dans une forêt dense, dans le brouillard ou au beau milieu de la nuit la plus noire, quand on ne sait plus quelle direction prendre, qu’on tourne en rond, on tend désespérément l’oreille, à l’affût du moindre petit bruit qui nous indiquerait la bonne direction.

Le peuple hébreux le sait bien, lui qui a erré pendant 40 ans dans le désert avant d’enfin voir la terre promise, et qui maintenant, écrasé sous la domination de l’occupant romain, attend fébrilement le Messie, celui qui restaurera la prospérité et la paix dans le pays.

Alors, des prophètes de tous acabits se lèvent, et c’est en grandes foules que le peuple désemparé se dirige vers l’un ou l’autre, au risque parfois de se perdre à nouveau.

Il arrive que nos vies ressemblent à une marche dans le désert : face à notre immense besoin de bonheur, la multitude des propositions en tous genres qui surgissent de toutes parts sont comme autant de grains de sable et de dunes toutes semblables dans lesquelles nous nous enlisons et nous nous perdons, ne sachant plus que choisir et vers où aller.

Parfois, séduits par une proposition qui nous semble plus alléchante que les autres, nous prenons un chemin qui ne mène qu’à la satisfaction de désirs matériels qui n’en finissent pas d’augmenter, spirale infernale qui risque bien d’aboutir à la désillusion…

Seigneur, dans le désert qu’est parfois ma vie, qu’il est bon d’entendre une voix fiable qui me rassure et me guide! Quand j’ai pris un chemin qui mène à une impasse ou que je suis bloquée à un carrefour, ne sachant quelle direction prendre, quel bonheur de pouvoir compter sur quelqu’un qui, comme Jean, passionné de toi, me rappelle sans cesse que toi seul es la source du vrai bonheur, et me montre fidèlement le chemin qui conduit vers toi.

Merci, Seigneur, pour tous les veilleurs-éveilleurs, tous les Jean-Baptiste que tu nous donnes de rencontrer dans les déserts de nos vies. Ouvre nos oreilles à leur voix, donne-nous la sagesse de suivre leur appel à remettre en question nos habitudes et nos certitudes pour mieux t’accueillir et te suivre, et à débarrasser nos vies de ce qui nous empêche d’aimer.

Alors, oui, ce sera vraiment pour nous le commencement de la Bonne Nouvelle de ta venue dans nos vies, que nous fêtons à Noël.

Annick SAUVAGE.

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